CRISIS, Partitions graphiques pour musique de chambre (rock'n roll).




La « sémiocratie » et la « médiacratie » en vigueur n'ont de cesse de vouloir domestiquer par la terreur. La « crise », comme les médias l'appellent, est exemplaire à plus d'un titre de la « fictionnalisation » des faits, privilégiant les constructions fantasmatiques servies quotidiennement par le journal télévisé, plutôt que l'analyse.

Crisis sera une action libératrice vis-à-vis de la fiction comme dispositif de contrôle. « Crisis » opposera sa « sémiotique plastique », à la fois, centrifuge, généreuse, riche de raccourcis inspirés, de formes en procès, travaillée par un humour en profondeur, à la « sémiotique du capital », figée, centripète, mortifère.
Crisis se propose en effet de braconner la « narratologie » de la crise, de détourner musicalement les constructions fictionnelles orchestrées par les médias. Documents et graphiques, dans une mise en scène volontiers grossière, seront accumulés et métamorphosés en partitions graphiques. Les musiciens appuieront leur jeu sur ces données devenues musicales et organiseront la forme de leur performance à partir de la logique fictionnelle de ladite crise. Emprunt, plus-value, dette... seront la grammaire de cette pièce, jusqu'à l'effondrement.
Enfin, on privilégiera les effets sonores qui peuvent résonner avec les phénomènes décrits : le delay (pour les plus-values par exemple) et autres « slicer » qui déplacent la phrase musicale vers le bégaiement et l'aphasie.
On pourra accompagner cette installation de conférences d'économistes expliquant la crise, d'ateliers de lecture d'images sur la « sémiotique du capital » (médias et publicité) et sur la novlangue journalistique par exemple.